La semaine prochaine se tiendra au Parlement, sur la base de l'article 50-1 de la Constitution, un débat portant sur l'accord de sécurité entre la France et l'Ukraine. Un vote non contraignant vaut mieux qu'une absence de vote. Toutefois, l'application concrète de cet accord dépendra d'un certain nombre de facteurs, notamment capacitaires. Quelles sont les conditions à réunir pour que cet accord soit applicable ? Indépendamment de ce que l'on pense du contenu d'un accord, le pire, en matière de relations internationales, consiste à ne pas respecter sa parole.
Des portes sont ouvertes menant à l'intégration de l'Ukraine dans l'OTAN et à son adhésion à l'Union européenne. Cette démarche mérite un véritable débat parlementaire. La perspective d'une intégration de l'Ukraine dans l'OTAN est-elle sérieuse ? Ou bien s'agit-il seulement de donner un gage aux Ukrainiens et, plus généralement, à l'Europe de l'Est ? Sauf erreur de ma part, une telle initiative outrepasse les conclusions du G7 lors du sommet de juillet 2023.
Ces éléments s'inscrivent dans le contexte du trouble créé par les propos du président de la République. Certes, de nombreux alliés de la France ont peut-être mal compris la complexe pensée présidentielle. Néanmoins, un certain nombre d'entre eux ont jugé utile de démentir l'envoi de troupes en Ukraine, ce qui montre que leur interprétation de la déclaration du président de la République allait dans ce sens. M. Chevènement lui-même, qui ne passe pas pour un adversaire résolu du président, a estimé nécessaire d'écrire une tribune dans Le Figaro pour rappeler que les Français ont élu Emmanuel Macron, et non M. Zelensky. La ligne de crête entre les intérêts de la France et les intérêts de l'Ukraine, entre nos intérêts mutuels et ceux de l'Europe, semble difficile à dessiner.
Le plan européen proposé par la présidente de la Commission européenne, Mme von der Leyen, est-il applicable ? En d'autres termes, l'Europe est-elle en mesure, comme elle l'a prétendu, de dégager les financements nécessaires aux industries européennes pour rivaliser avec leurs homologues américaines ? Le risque ne consiste-t-il pas à obtenir une petite enveloppe servant de rallonge d'achat, au lieu de passer de 70 % à 50 % d'armements américains ? Les conditions financières d'une telle ambition sont-elles réunies à court terme ?
Enfin, pourriez-vous nous éclairer sur les conséquences tactiques potentielles de la fuite d'une conversation, interceptée il y a quelques jours dans des conditions d'amateurisme assez désarmantes, entre officiers du haut état-major allemand ?