Intervention de Frédéric Mondoloni

Réunion du mardi 5 mars 2024 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Frédéric Mondoloni, directeur général des affaires politiques et de sécurité du ministère de l'Europe et des affaires étrangères :

Vous ne serez pas étonné, monsieur le député, que je ne partage pas votre appréciation de nos efforts de soutien envers l'Ukraine. S'agissant de l'envoi de troupes au sol, le président de la République a clairement indiqué qu'aucune option ne devait être exclue mais il a tout aussi clairement indiqué que nous ne souhaitions pas nous présenter en situation de cobelligérance vis-à-vis de la Russie. Les équipements militaires que nous avons fournis à l'Ukraine n'ont pas fait de la France une partie au conflit. J'insiste : nous ne sommes pas partie prenante dans ce conflit et nous ne souhaitons pas le devenir, ainsi que le président de la République l'a rappelé à de nombreuses reprises. Sur ce point, il ne semble pas avoir été démenti.

Nous examinons aujourd'hui les options qui nous permettent, dans la période complexe que j'ai décrite – je crois – avec une réelle transparence, de nous assurer que la Russie ne l'emporte pas et qui montrent par la même occasion notre détermination à soutenir l'Ukraine dans la durée. Certaines des options que j'ai indiquées sont susceptibles de conduire à une aide accrue aux Ukrainiens sur le terrain, ce qui ne signifie en aucune manière l'envoi de troupes combattantes face aux militaires russes sur le front.

Je considère qu'il est inutile de lancer de faux débats. Notre position est cohérente. Les discussions entre les partenaires de l'Ukraine témoignent de leur unité, tant à l'égard de l'objectif de mise en échec de l'agression russe qu'à l'égard du constat de l'accroissement de la menace russe.

L'ambiguïté que vous avez décrite, ou du moins la volonté du président de la République de n'exclure aucune option, participe de notre souhait de signifier à la Russie que notre détermination ne faiblira pas. Il n'est pas utile de dévoiler toutes nos cartes à l'adversaire.

J'insiste une nouvelle fois : nous considérons que nous ne sommes pas en guerre contre la Russie. Mais à la lecture de certains propos du président russe, datant d'avant l'invasion russe ou d'aujourd'hui, on peut se demander si lui-même ne pense être en guerre contre l'Occident.

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