Dès les premières lignes de l'exposé des motifs, vous affirmez : « La fracture entre les élus nationaux et les citoyens s'aggrave année après année. La fonction de député cristallise une forme de méfiance qui, au fil du temps, s'est transformée en défiance. » Le rapport évoque l'abstention en ces termes : « En créant une séparation étanche entre les mandats de parlementaires et les fonctions exécutives locales, le Parlement s'est privé d'un levier puissant pour résorber la fracture profonde qui semble se creuser avec le corps électoral, au regard de l'abstention croissante. » À trois mois des élections européennes, nous savons qu'elles se caractériseront encore par une triste participation, comme les élections départementales et régionales.
Le groupe Horizons est dans la majorité. Le président de votre parti, M. Édouard Philippe, fut Premier ministre durant la précédente législature. Or je constate qu'aucune politique incitative n'a alors été instaurée pour encourager les Français à aller voter, alors que plus de 12 millions de nos compatriotes sont mal inscrits ou ne sont pas inscrits sur les listes électorales. Dès lors que vous êtes comptables des chiffres de l'abstention, il ne faut pas chercher d'autres responsables.
Non, ce n'est pas la faute du cumul des mandats. Le dernier sondage Elabe pour BFM TV indique que 67 % des Français sont opposés à la modification de la règle du cumul des mandats. En outre, je suis convaincu d'une chose : un député-maire est imbattable sur un scrutin uninominal à deux tours, car celui-ci favorise les barons locaux. M. Karl Olive n'ira pas me contredire.