Cette proposition de loi et tout particulièrement son article 2 doivent permettre d'augmenter, graduellement et très sensiblement, les contributions des producteurs de vêtements les plus polluants et les plus carbonés au profit des entreprises textiles engagées dans des démarches d'écoconception. L'enjeu est essentiel pour rééquilibrer le marché et reconstruire de véritables filières textiles françaises. Je pense tout particulièrement à la filière du chanvre, mais aussi à celle du lin, dont la culture, à l'échelle mondiale, est principalement française.
Le lin, cette fibre qu'en Normandie nous appelons l'or bleu, présente des atouts environnementaux considérables, en raison tant de sa culture – elle se contente de l'eau de pluie – que de sa contribution très positive à la biodiversité.
Toutefois, il existe un gros bémol : si la France est à l'origine de 75 % de la production mondiale de lin, l'essentiel de cette production part en Chine et en Inde. Dans les années 1990, nous avons perdu l'essentiel de nos filatures. Il faut donc reconstruire une filière française du lin et du chanvre, des champs jusqu'à la conception et la distribution. Cette proposition de loi et cet article y contribueront, grâce à une meilleure valorisation des fibres les plus durables, les plus vertueuses et les plus nobles.