Il est également défavorable, bien que je sois d'accord avec vous sur le fond. Je m'explique.
D'abord, notre réflexion au sujet du dumping social ne se réduit pas au seul secteur de l'ultrafast fashion. Nous légiférons pour la première fois sur l'impact environnemental de l'industrie textile, en restreignant notre action afin de ne pas nous attaquer à l'ensemble de la mode, à commencer par la mode durable. Ce faisant, nous allons inclure des éléments d'information relatifs aux droits sociaux, mais nous gagnerions à ce qu'ils figurent sur d'autres produits que ceux de la mode éphémère.
Ma crainte, c'est qu'en voulant intégrer – si vous me permettez l'expression – deux nouveautés dans un seul objet, on diminue la portée de l'encadrement que nous construisons sur l'ultrafast fashion. Il faut traiter la question des droits humains de manière plus large ; nous n'en ferons pas l'économie, y compris autour de l'alimentaire – souvenez-vous de nos débats récents.
Je comprends votre logique d'appel, elle est très tentante, mais il ne faut pas affaiblir la première législation prétendant lutter contre cette ultrafast fashion. De fait, il est impossible de fabriquer un débardeur à 3 euros ou un tee-shirt à 4 en respectant les droits humains, et l'on ne peut laisser penser que les consommateurs ont le moindre doute sur le sujet.