Intervention de Charles Fournier

Séance en hémicycle du jeudi 14 mars 2024 à 9h00
Réduction de l'impact environnemental de l'industrie textile — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles Fournier :

Camaïeu, Kookaï, San Marina, Pimkie, voilà les noms des dernières victimes du néolibéralisme roi qui, dans la fast fashion, a trouvé une de ses incarnations les plus désastreuses. Dans l'industrie textile, après l'hémorragie de la production, c'est au tour du secteur de la vente. Les enseignes françaises ferment les unes après les autres, mises à genoux par la concurrence de la fast fashion qui inonde des marchés en ligne échappant à l'essentiel des normes.

Fléau écologique et social, la mode éphémère est l'illustration caricaturale de ce que la mondialisation dérégulée, la défiscalisation et le contournement des règles peuvent produire de pire. Elle détruit des emplois ici, réduit les droits sociaux ailleurs et contribue partout au réchauffement climatique. Elle prospère sur la surexploitation des humains et de la nature. Derrière les tee-shirts à 1 euro, il y a la misère, le travail forcé, le travail des enfants, les violations des droits humains, la pollution de l'eau, de l'air et des sols. Ouïghours, Rana Plaza, gaz à effet de serre, substances polyfluoroalkylées ou perfluoroalkylées (Pfas), et j'en passe : à chaque drame humain ou catastrophe écologique, la fast fashion revient faire la une de l'actualité, mais parvient toujours à s'en sortir. En trois ans, l'enseigne Shein a ainsi vu son chiffre d'affaires progresser de 900 %, en proposant 900 fois plus de produits qu'une enseigne française traditionnelle. Cette croissance se fait au détriment de nos entreprises, dont les faillites se multiplient. Il est donc temps que notre assemblée se saisisse du sujet et mette un coup d'arrêt à ce phénomène.

Aujourd'hui, nous sommes heureux de voir que les messages que nous avons longtemps relayés sont désormais partagés sur la quasi-totalité des bancs de l'Assemblée, même si les débats sur les solutions ne sont pas clos. Nous remercions la rapporteure et le groupe Horizons d'avoir inscrit ce texte à l'ordre du jour et de nous permettre de discuter des solutions à mettre en place pour combattre efficacement la fast fashion.

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