Nous avançons timidement, et nous rencontrons quelques difficultés à dire les choses. Nous avons travaillé avec Mmes les rapporteures, et nous leur avons exposé le problème, qui se pose à nous comme à bon nombre d'acteurs de l'éducation populaire. En Guadeloupe, comme l'indiquait à l'instant le collègue Serva, grâce au travail mené par l'éducation populaire, notre danse – le gwoka – a pu être reconnue par l'Unesco comme partie du patrimoine immatériel de l'humanité. Cette reconnaissance importante fut rendue possible par un enseignement de cette danse qui intégrait des rétributions. Le texte ne parvient pas, dans sa formulation, à garantir que les gens pourront continuer à pratiquer comme ils le veulent. Or quand vous faites de la danse en salle, il faut bien avoir une rétribution pour payer la location de cette salle !
La disposition, reprise par l'article 1er au code de l'éducation, selon laquelle « nul ne peut enseigner la danse contre rétribution […] », fait donc difficulté. Si nous parvenons à nous accorder sur une écriture clarifiant la chose sans équivoque, nous pourrons – ainsi que ceux qui nous regardent – poursuivre l'examen du texte avec sérénité.
Vous renvoyez à certains amendements à venir, ou à un décret d'application. Mais tout cela n'interviendra que plus tard. Or comme on dit chez nous, moun pa ka achté chat an sak – on n'achète pas un chat enfermé dans un sac –, et il faut nous dire les choses clairement pour que nous puissions avancer.