Toumblack, danse de l'amour, de la fertilité ; kaladja, danse du chagrin ; woulé, valse piquée, généralement dansée avec un foulard ; graj, danse du travail ; padjanbèl, danse du travail, comportant des mouvements similaires à ceux des esclaves dans les plantations ; menndè, danse de carnaval, synonyme d'évasion collective ; léwòz, rythme guerrier, en résonance avec les attaques de la plantation. Tels sont les sept rythmes du gwoka : cette danse, inscrite en 2014 par l'Unesco sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité, revêt un caractère émancipateur et spirituel. Elle est rythmée au son du ka, qui est chez nous un instrument de percussion et a participé à l'émancipation de nos ancêtres en état de servilité.
Nou pé po opronn manman noufè ti moun ! « Nous ne pouvons pas apprendre à nos mères à faire des enfants ! » Avant d'instituer un diplôme d'État pour les professeurs de gwoka, il faut apprendre et appréhender correctement le caractère mystique de cette danse, indissociable du créole.
Nous, députés de Guadeloupe, avons travaillé étroitement avec les mèt a manniok – professeurs – de nos danses traditionnelles, que je remercie de manière appuyée. J'ai parlé du gwoka mais je pense également au bèlè, à la biguine, au quadrille, aux danses traditionnelles – chinoises et autres – pratiquées en Guadeloupe. Ce texte nous a donné l'occasion de travailler, de manière solidaire – tèt kolé – pour structurer nos filières. Or cela doit se faire en respectant l'essence même de ces esthétiques chorégraphiques qui, pour la plupart, puisent leurs origines dans le douloureux passé esclavagiste de la Guadeloupe.
C'est pourquoi nous appelons de nos vœux la création de formations préparant au diplôme d'État à l'échelon régional, toujours en concertation avec les acteurs et les sachants du terrain.
Enfin, nous appelons Mme la ministre à garantir la rémunération des formateurs de nos danses traditionnelles.