La danse, forme d'expression artistique riche et diversifiée, reflète les cultures, les traditions et les identités à travers le monde. Pourtant, son enseignement est mal reconnu et manque souvent de normes professionnelles.
La proposition de loi apporte des améliorations notables mais comporte plusieurs lacunes significatives. Elle ne tient pas compte des spécificités régionales ou locales en ce qui concerne les pratiques de danse, ce qui pourrait entraîner des difficultés d'application. En effet, l'épanouissement des danses régionales en France – chacune ancrée dans l'histoire, la culture et les traditions de sa région – se heurte au manque de moyens financiers consacrés à les promouvoir. Ces danses constituent non seulement des moyens d'expression artistique, mais aussi des témoignages vivants de l'identité et de la richesse culturelle de chaque région. Il faut donc les préserver et soutenir leur enseignement. La création de programmes de formation continue et de perfectionnement professionnel pour les enseignants de danse régionale est essentielle pour préserver et transmettre ces traditions. Or la loi ne prévoit pas ce type de financement, pourtant nécessaire à la transmission de notre patrimoine culturel vivant.
Une formation spécifique à l'accueil des personnes en situation de handicap est également nécessaire. Hélas, la proposition de loi ne prend pas en considération les besoins des personnes handicapées ; elle ne fait de place ni à l'inclusivité ni à l'accessibilité.
Nous notons néanmoins une avancée s'agissant du contrôle de l'honorabilité des professeurs de danse, à l'instar de celui que prévoit le code du sport pour les entraîneurs sportifs. Il est d'autant plus légitime de le renforcer que ces professeurs sont amenés à enseigner à des mineurs. L'encadrement de la construction, de la modification et de la suppression de locaux d'enseignement est du même ordre : il s'agit d'une garantie de sécurité et de santé publiques.
C'est pour ces raisons que nous trouvons pertinent de donner aux animateurs de hip-hop et de toutes les danses urbaines la possibilité d'accéder, à l'issue d'une formation, au statut de professeur. C'est une façon d'assurer la qualité des cours suivis par les élèves, de garantir l'avenir des enseignants et de pérenniser leur profession.
Professionnaliser l'enseignement des danses urbaines, ce n'est pas annihiler la créativité de ces expressions artistiques, qui pourront toujours s'inspirer de la rue et de la culture populaire. Un diplôme d'État n'est pas fait pour brider l'art. Au contraire, il lui permettra de rayonner tout en apportant une sécurité aux différents acteurs du secteur.
Malgré quelques réserves, le groupe Rassemblement national salue les avancées de ce texte qui tend à favoriser le bien-être des professeurs de danse et de leurs élèves. Nous le voterons donc.