Je souligne dans la présentation de ce rapport un biais idéologique. Quand vous appelez les NTG, nouveaux OGM, vous nommez mal les choses. Un OGM est un organisme modifié par l'introduction d'un gène d'une espèce différente à la plante. Une plante issue des NTG, elle, ne comporte pas de modification transgénique. Il s'agit seulement de faciliter des modifications qui se font naturellement ou par la main de l'homme, à travers les âges. Nous consommons, sans risque, une dizaine de milliers de produits issus de ces sélections. Des produits non comestibles, il y a seulement quelques centaines ou milliers d'années, font aujourd'hui partie de notre alimentation quotidienne. En faisant preuve d'un tel dogmatisme, vous êtes les principaux fossoyeurs de l'agriculture depuis des années, que ce soit au niveau français ou au niveau européen. Vous êtes contre les systèmes d'irrigation, contre les systèmes de grande culture, contre la souveraineté alimentaire française. Vous continuez dans cette droite ligne de la surtransposition et de l'assommoir pour nos agriculteurs. Le groupe Les Républicains ne peut soutenir votre position. Nous pensons, contrairement à vous, que les NTG peuvent être un outil pour faire face au changement climatique ou obtenir des semences moins gourmandes en énergie et en eau. Nous avons donc intérêt à ne pas fixer des barrières qui entraveraient l'innovation et la commercialisation de ces techniques. Dans le contexte actuel où s'exprime la colère des agriculteurs, il serait malvenu de freiner des possibilités leur permettant de s'adapter au changement climatique. Toutefois, il ne s'agit pas de ne pas fixer des lignes éthiques et réglementaires à ce texte. Pour rappel, le texte discuté au Parlement européen, et amendé grâce aux députés européens du groupe LR, va dans le bon sens. Nous resterons attentifs à la question des brevets ainsi que de la transparence vis-à-vis du consommateur. Cependant, l'introduction d'une « clause de sauvegarde » peut être un sujet intéressant de compromis.