. – S'agissant de l'information sur les neurosciences, nous nous sommes inscrits dans une démarche de production de connaissances stratégiques. On a intitulé ces lettres : lettres de veille stratégique en santé. Nous sommes en effet à un moment où il va falloir prendre des décisions. Un seul état au monde a inséré un neurodroit dans ses textes législatifs et réglementaires. Si l'on vous injectait demain quelque chose dans le cerveau pour guérir une maladie, et si ce quelque chose était connecté, à qui appartiendraient les données ? Si l'on vous aidait demain à vous endormir par des mécanismes qui recueillent l'activité cérébrale, à qui appartiendraient les données ? À l'entreprise qui a fabriqué la puce ? À vous ? Au système ? Les impacts sont considérables.
La première lettre de veille porte sur les neurotechnologies, c'est-à-dire sur la façon dont on peut envisager l'homme augmenté. Aujourd'hui, il y a des guerres partout, les armées sont toutes à la pointe de la recherche sur le soldat augmenté. C'est l'armée qui est le principal acteur de la recherche dans ce domaine. Notre but consiste d'abord à dire qu'il est important de ne pas prendre de retard dans ce domaine.
La deuxième lettre traite de la rencontre des neurosciences avec l'intelligence artificielle, c'est-à-dire sur la façon dont l'optimisation d'un processus récurrent peut agir sur son impact. On parlait tout à l'heure des données et du neurodroit, mais on peut aussi aller un peu plus loin, sur la façon dont on pourrait automatiser certaines prises de décision. On peut à nouveau penser au domaine militaire, mais cela peut aussi exister dans le monde civil. On n'est pas si loin des premiers logiciels qui optimiseront l'accès aux blocs en fonction de paramètres fondés sur un algorithme d'intelligence artificielle.
Notre démarche d'information du Parlement et du Gouvernement dans ces domaines-là s'inscrit donc dans une réflexion stratégique, pour éclairer la décision et pour vous permettre d'anticiper ce qui va se passer dans cinq ans ou dans dix ans.