Intervention de Marine Jeantet

Réunion du jeudi 18 janvier 2024 à 9h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Marine Jeantet, directrice générale de l'Agence de la biomédecine :

. – La question suivante portait sur l'intelligence artificielle. Nous en avons déjà un peu parlé. L'intelligence artificielle nous aide pour les répartitions d'organes. Michel Tsimaratos parlait aussi de la sélection du meilleur embryon. Elle intervient également pour les diagnostics anténataux. Les analyses des séquençages sont faites grâce à l'intelligence artificielle, de même que l'appréciation de la compatibilité HLA pour les greffes de cellules souches. On utilise donc déjà l'intelligence artificielle en routine, pour structurer des données très complexes qu'il faut analyser très vite pour faire le meilleur choix pour le patient.

La question suivante porte sur l'AMP et les délais d'attente. J'en ai parlé.

La question d'après concerne la baisse de qualité du sperme et l'augmentation de l'âge des femmes avec le risque de tension qui pourrait en découler sur la natalité. C'est un sujet, mais la question est d'abord sociétale. La baisse de la natalité n'est pas seulement liée à l'infertilité. Les jeunes femmes n'ont pas forcément de projets de grossesse à tout prix dans leur parcours de vie, certaines ne veulent pas d'enfants. Elles les mènent aussi de plus en plus tard, parce qu'elles veulent avoir une vie professionnelle. Il y a un tournant chez les jeunes générations. Le système de soins est capable de gérer ces évolutions mais la réponse à la baisse de la natalité n'est pas, à mon avis, à chercher du côté de l'infertilité.

La question suivante a trait au développement des neurosciences. Le Parlement nous a confié une nouvelle mission d'information sur ce sujet. L'Agence a publié deux lettres, l'une sur les liens des neurosciences avec l'intelligence artificielle et l'autre sur le développement des neurotechnologies. Ce sont des travaux de prospective. La prochaine lettre portera sur les organoïdes et les interfaces homme-machine, des sujets très intéressants. Il y a un enjeu sur la question de la limite à fixer concernant l'interface et l'ingérence dans le cerveau humain. Il faut que ce soit toujours l'homme qui garde le contrôle de ce qui se passe et pas la machine. La science-fiction devient clairement une réalité sur un certain nombre de sujets.

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