Nous ne sommes pas opposés à la publicité en soi ; en démocratie, son interdiction serait même un non-sens. Notre conception d'une publicité acceptable est celle d'une publicité librement consentie. Or la majorité des messages publicitaires que nous recevons ne sont pas librement consentis. Dans la rue, sur les réseaux sociaux, à la télévision, les publicités s'imposent à nous.
Les limites de la planète sont pour la plupart largement dépassées. Nous ne réaliserons pas la « transition » uniquement en remplaçant le parc des voitures thermiques par des voitures électriques. Nous ne pouvons pas continuer à partir à New York pour un week-end, pour un oui ou pour un non. Nous ne pouvons pas continuer à gaver nos enfants de fast-food. La publicité fonctionne : si je vous dis les mots « soda » ou « pâte à tartiner », des marques vous viennent immédiatement en tête, même si vous ne les consommez pas. La publicité fonctionne aussi par cette familiarité vis-à-vis des marques, par le simple biais de l'exposition et de la répétition dans le temps. Plus nous sommes exposés à une marque, plus nous avons un biais positif vis-à-vis de cette marque.
Si l'obésité est moins forte en France, ce n'est pas grâce à la publicité, c'est même plutôt le contraire. Si nous sommes un peu mieux lotis que les autres pays européens en la matière, cela est lié à des habitudes de comportement alimentaire très ancrées dans nos traditions, comme le nombre de repas par jour, la plupart du temps en famille.