Le financement des programmes est au cœur de notre système. Proposer des programmes et une information indépendante et de qualité a un coût, de même que le traitement de toutes les actualités, sur tous les terrains et pour tous les Français, grâce à une rédaction de plus de 800 journalistes.
Grâce à la spécificité du groupe Altice, qui détient à la fois l'opérateur SFR et les médias TV des marques BFM, ainsi que les médias radio comme RMC, nous anticipons les évolutions de la télévision et avons élaboré une politique volontariste innovante pour développer des marques fortes, une expérience digitale unique et des contenus de qualité au service de téléspectateurs et auditeurs. Altice Media est un acteur challenger qui est aujourd'hui le plus petit des grands groupes ou le plus grand des petits groupes. Une de nos spécificités depuis 2015 concerne notre développement local. Nous avons lancé aujourd'hui dix déclinaisons de BFM en région. Cette stratégie paie, puisque notre audience a crû de 5 % et nous disposons maintenant de 6 millions de téléspectateurs en région.
Si le véritable réflexe de l'information s'installe sur le marché de la publicité en local, les tendances sont beaucoup plus marquées qu'au niveau national. Selon une étude de l'association Les Relocalisateurs, le marché total est estimé à 10,2 milliards d'euros en local. Sur ce marché, 36 % des investissements sont dirigés vers le digital ; 4 % vers la radio et 1 % vers la télévision et le cinéma. Aujourd'hui, les acteurs dominants sur le marché local sont les plateformes américaines. Nous croyons qu'il est nécessaire de financer cette offre de proximité, mais il est aujourd'hui difficile d'y parvenir. Au-delà de permettre le déploiement en révisant les seuils anti-concentration, il nous faut garantir que tous les acteurs jouent à armes égales. Nous demandons les mêmes règles pour tous.
Parmi les mesures particulièrement nécessaires figure le développement de la publicité segmentée, afin que les éditeurs disposent des mêmes options de monétisation que les plateformes et les acteurs diffusant des publicités vidéo en digital. Si le dernier bilan en la matière est très positif – une croissance de 75 % –, le marché est peu développé. Selon nous, il faut lever les freins réglementaires et créer des conditions véritables de déploiement de la publicité segmentée, en abandonnant ces contraintes en termes de volume, mais aussi en permettant la mention de l'adresse sur la télévision segmentée. En effet, cette dernière limitation pénalise aujourd'hui son développement. Enfin, nous sommes également favorables à l'ouverture d'un certain nombre de secteurs interdits. En tant que groupe présent à la fois sur la télévision et la radio, cette ouverture ne nous poserait pas de problème et permettrait une meilleure couverture du marché.