Madame Rilhac, plusieurs fédérations recommandent d'intégrer à la formation l'accompagnement du public en situation de handicap. L'élaboration du référentiel pourra par exemple prévoir des modules de formation consacrés à une pédagogie adaptée.
La formation de passeur culturel en danses hip hop du centre de Cergy offre une étape intermédiaire conçue pour préparer l'intégration du hip hop dans le cadre du DE. Nous avons auditionné ses responsables. Comme tout centre de formation, public ou privé, celui-ci pourra à terme recevoir l'habilitation d'établissement préparant au diplôme d'État, s'il respecte le référentiel.
Le DE offre plusieurs avantages, monsieur Pellerin. Il permet d'abord de se reconvertir : certains danseurs professionnels n'ont pas enseigné mais ont envie de transmettre. C'est essentiel, beaucoup nous l'ont confirmé. Ils peuvent vouloir changer de métier ou exercer des fonctions d'encadrement sans changer de secteur, notamment à cause de l'usure du corps. Ensuite, le DE fournit un accès à la fonction publique. Pourquoi seuls les danseurs classiques, de danse contemporaine et de jazz auraient-ils le droit d'exercer dans les conservatoires ? Où sont l'équité et le respect de toutes les danses qui ont prouvé leur structuration et leur intérêt, notamment culturel, et qui suscitent de l'engouement ?
Un travail de concertation avec tous les acteurs est indispensable pour élaborer le référentiel, afin que chaque école conserve sa liberté et son identité. Une diversification est nécessaire pour représenter toutes les tendances.
La réforme n'affectera pas le secteur de l'animation, qui conservera ses propres diplômes, ni les enseignants exerçant dans les associations, les MJC et les centres sociaux. Je souligne que tous ne sont pas d'accord avec ce choix. Les deux secteurs coexisteront pour assurer un maillage culturel et offrir partout un accès à la danse et à la culture.
L'EAT sera évidemment maintenu comme prérequis au DE.
Cette proposition de loi peut déstabiliser, donc nourrir des inquiétudes, en particulier chez les acteurs. J'insiste, nous n'avons pas rencontré seulement ON2H : les auditions sont publiques ; nous avons reçu de nombreuses écoles, et des collectifs opposés à la réforme. Les discussions se sont très bien passées, parfois même mieux qu'avec des acteurs favorables au texte mais qui voudraient imposer des contraintes beaucoup plus fortes, que nous ne voulons pas instaurer. Un premier référentiel a été élaboré, avec différentes esthétiques chorégraphiques. Nous espérons que la loi sera votée, mais cela n'entraînera pas son entrée en vigueur immédiate : une concertation sera organisée avant la publication de l'arrêté d'application. Lors de l'examen en séance publique, nous proposerons peut-être l'adoption d'un premier référentiel, qui sera peaufiné pendant quatre ou cinq ans, grâce à l'expérience de ceux qui auront déjà obtenu le DE et exerceront le professorat de danse, afin d'intégrer le DE dans le paysage de l'enseignement supérieur et dans le maillage territorial. Il faut maintenir intact le dialogue avec les professionnels, notamment les pédagogues reconnus.