D'un certain point de vue, il est indéniable que les programmes diffusés en France sont d'une grande diversité et d'une grande richesse, à tel point que le téléspectateur a parfois du mal à se décider. En revanche, il est un point sur lequel la diversité n'est pas représentée : je veux parler de l'âge de l'audience. Cet aspect est probablement le principal échec de la TNT, qui n'a pas su capter les publics les plus jeunes.
Je ne pense pas aux enfants, mais aux 15-34 ans, qui ont été complètement abandonnés par les éditeurs depuis de nombreuses années. Cette tendance s'accentue d'ailleurs au fil des années. À ma connaissance, l'âge moyen du téléspectateur des grandes chaînes historiques dépasse 55 ans. C'est dire combien les générations des 15-34 ans ont été oubliées, et c'est pourquoi elles se sont ruées sur les plateformes numériques telles qu'Instagram ou TikTok.
En ce sens, je me félicite de la décision annoncée par France Télévisions de consacrer une partie significative de son budget d'investissements dans les contenus destinés justement aux 15-34 ans. Cela va dans le sens de la « délinéarisation » qui est l'enjeu majeur des chaînes aujourd'hui. Il est impensable d'envisager l'avenir de nos éditeurs historiques sans le streaming attaché à ces marques. Je crains cependant qu'une part importante des investissements de France Télévisions en direction des 15-34 ans soit consacrée à des programmes de flux, au détriment des programmes à caractère patrimonial.
La concertation professionnelle n'est ni lourde ni laborieuse. Elle est cruciale, et c'est une tradition de notre pays. La quasi-totalité des conventions signées avec les chaînes de télévision ont toujours été précédées de concertations avec les syndicats et les professionnels. J'estime qu'aucune convention ne devrait être signée avec des chaînes sans une concertation préalable avec l'ensemble des acteurs professionnels.