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Intervention de Vincent Gisbert

Réunion du jeudi 8 février 2024 à 14h00
Commission d'enquête sur l'attribution, le contenu et le contrôle des autorisations de services de télévision à caractère national sur la télévision numérique terrestre

Vincent Gisbert, délégué général du Syndicat des producteurs et créateurs de programmes audiovisuels (SPECT) :

Le SPECT regroupe cinquante-trois sociétés de production, présentes dans tous les genres. Historiquement, notre syndicat représentait le magazine, le jeu et le divertissement. Cependant, il s'est progressivement diversifié au documentaire, à la captation de spectacles vivants et à la fiction.

La typologie des adhérents du SPECT est, à l'image de la production audiovisuelle, très diversifiée. Notre syndicat regroupe des TPE-PME comme de grands groupes internationaux. Les adhérents sont très majoritairement des producteurs indépendants, non liés à des diffuseurs – notamment sur le plan capitalistique.

Le SPECT représente près de 55 000 personnes qui travaillent pour les entreprises membres et génère un chiffre d'affaires d'environ 1 milliard d'euros. C'est un interlocuteur privilégié des diffuseurs, pouvoirs publics et autorités de régulation pour tous les sujets ayant trait à la production audiovisuelle, et plus largement à la filière des industries culturelles et créatives.

Les vingt-cinq chaînes de la TNT sont, de très loin, les premiers partenaires de la production audiovisuelle indépendante. La télévision, qu'elle soit linéaire ou digitale, reste la première porte d'accès des Français à l'information, à la connaissance, au divertissement et à la culture. J'ajoute que pour 22 millions de nos concitoyens vivant en zone rurale, mais aussi pour de nombreux foyers aux revenus modestes, la TNT est souvent la seule offre culturelle et de divertissement disponible. À cet égard, la gratuité constitue un enjeu primordial, tout comme la diversité de l'offre des programmes des chaînes de la TNT.

Le renouvellement des fréquences de la TNT en 2025 est donc une question très importante pour l'avenir de la filière et pour les producteurs indépendants.

Sur la période 2021-2023, nous avons signé un nombre significatif d'accords interprofessionnels avec une partie des éditeurs de services des fréquences, tels qu'Altice Média, TF1, M6 et NRJ Group. Ces accords ont été intégrés au conventionnement des chaînes par l'Arcom.

Les jeux, magazines et divertissements produits par des producteurs indépendants ne sont pas – ou très peu – protégés par les obligations de production. Ils font tout de même partie des programmes plébiscités par les téléspectateurs, et nous estimons qu'ils devront être mieux pris en compte dans les conventions et lors des prochains renouvellements. Bien souvent, ces programmes sont très suivis par les publics jeunes. Il est donc préférable qu'ils soient retransmis sur la TNT, où ils sont soumis à un contrôle rigoureux de l'Arcom, plutôt que sur les réseaux sociaux.

Enfin, je voudrais insister sur l'importance des formats originaux de jeux, divertissements et magazines développés par les producteurs indépendants. Il nous semblerait judicieux de développer ces réalisations, qui sont pour l'instant importées massivement.

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