Notre organisation est signataire de cet avenant. D'après nous, l'inconvénient de la convention collective de la production audiovisuelle tient au fait qu'elle regroupe deux activités : les films de télévision, d'une part, et les émissions de télévision, d'autre part. En réalité, ces deux corps professionnels sont indépendants l'un de l'autre : ils exercent des activités différentes, n'ont pas les mêmes syndicats de producteurs ni les mêmes interlocuteurs pour les chaînes, et sont soumis à des réglementations différentes. En effet, les films de télévision bénéficient du soutien du CNC, contrairement aux émissions de télévision.
Dès l'institution de la convention collective, les pressions des acteurs ont entraîné une baisse ininterrompue des salaires. Ce n'est pas faute d'avoir mis en garde les syndicats de producteurs contre l'indignation croissante des techniciens. Lors de la dernière réunion de négociation, les syndicats des producteurs ont refusé toute augmentation salariale, malgré une inflation de 6 % en 2022. Cette attitude a déclenché une crise et un mouvement social.
Le deuxième jour du mouvement, les syndicats de producteurs ont fait valoir qu'ils étaient dans l'impossibilité d'accorder des augmentations de 20 %, arguant de l'hétérogénéité de la convention collective. Pour parvenir un accord, il fallait donc commencer par obtenir la reconnaissance de nos deux professions : technicien pour les films de télévision et technicien pour les émissions de télévision. Les syndicats de producteurs nous ont donc proposé un avenant qui était conforme à notre demande. Un délai de six mois nous a été accordé pour établir deux listes de titres de fonction et bâtir des grilles correspondantes.
J'insiste sur l'importance considérable de cet avenant. En modifiant la conception de nos métiers et la structuration de la convention collective, il nous aidera à mieux négocier.