S'agissant du documentaire, je voudrais évoquer le combat mené par la Guilde des auteurs-réalisateurs de reportages et de documentaires (Garrd). Ce syndicat récent a pour mission de protéger les auteurs et réalisateurs de reportages et de documentaires.
Lorsqu'un producteur a l'idée d'un reportage ou d'un documentaire, il soumet un dossier de plus en plus fourni aux chaînes de télévision. La rédaction de ce document nécessite une préenquête, des propositions d'intervenants, et parfois même un séquencier très détaillé. Elle représente des semaines, voire des mois de travail, pour le réalisateur. Toutefois, ce dernier n'est rémunéré par le producteur que si le projet est acheté par la chaîne.
Or un réalisateur n'est pas un entrepreneur censé prendre des risques, mais un salarié payé pour le travail accompli, quand bien même sa mission de développement ne porte pas ses fruits. En réalité, il endosse tous les risques liés au développement, y compris celui de ne pas percevoir de rémunération pour le temps consacré à ses activités de « recherche et développement » (R&D). Pourtant, chacun sait que toute entreprise de grande taille consacre un budget colossal à la R&D.
Il existe tout de même des pistes d'action pour traiter ce problème. Aujourd'hui, Arte et France Télévisions n'acceptent plus de lire un dossier si elles n'ont pas la preuve que le réalisateur a été payé pour l'élaborer. De mon point de vue, cette initiative mériterait d'être étendue à toutes les chaînes privées et à celles de la TNT.