Comme cela a été dit, les prix de certaines denrées de consommation courante sont soumis à la spéculation et s'envolent ; ils ne sont plus corrélés à la production. Le prix du cacao, par exemple, a augmenté de 40 % en un an. Dans ces conditions, impossible d'organiser la production. Nous savons tous qu'en l'absence de mécanismes stabilisateurs assurant une certaine prévisibilité, nous allons droit dans le mur, car on détruit les exploitations et la valeur.
Des pistes se dessinent pourtant : certains traités imposent la conformité à l'accord de Paris sur le climat, par exemple ; d'autres prévoient des clauses miroirs. Qu'il s'agisse de garantir qu'un produit est biologique, équitable ou qu'il n'a pas contribué à la déforestation, nous prônons la certification. Puisque ce principe est peu à peu reconnu à l'échelle internationale, pourquoi ne pas en faire un outil annexe aux traités de libre-échange ? Les accords signés par les ensembles régionaux pourraient imposer qu'une partie des denrées échangées obéissent à des normes environnementales et sociales, et fixer des cibles de progression : par exemple, 10 % des denrées échangées la première année doivent être issues de l'agriculture biologique, puis 15 % doivent être certifiées équitables la deuxième année, et ainsi de suite.
En tant qu'ONG internationale, nous savons certifier un produit au Ghana avec la même rigueur qu'on le ferait en France ou en Colombie, en offrant le même prix plancher et la même protection au producteur. C'est une piste qui méritait d'être approfondie. Il est beaucoup question des nouveaux accords de commerce : nous formons le vœu qu'ils protègent réellement les valeurs qui importent à la société, et non qu'ils alimentent la course en avant au moins-disant social et environnemental.