Intervention de Jean-Paul Lecoq

Réunion du mercredi 14 février 2024 à 16h45
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Je souhaite tout d'abord évoquer l'action de la France pour empêcher le gouvernement de Benyamin Netanyahou et l'armée israélienne de massacrer les Palestiniens de Gaza. Certes, la France s'exprime, condamne la violence aveugle dont fait preuve Israël et appelle enfin au cessez-le-feu mais il faut à présent des actes. Deux leviers existent pour faire revenir Israël à la raison : le soutien militaire des États-Unis et la dépendance d'Israël vis-à-vis du marché européen. La France peut agir sur ces deux leviers au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies et de l'Union européenne.

L'ordonnance de la Cour internationale de justice des Nations Unies oblige les États à prévenir un potentiel génocide à Gaza, afin de ne pas en être complices. Avez-vous convoqué l'ambassadeur d'Israël pour lui indiquer que la France n'acceptait pas la brutalité de son gouvernement ? Avez-vous rappelé l'ambassadeur de France à Tel-Aviv pour consultation ? Allez-vous autoriser les appels au boycott des produits issus des colonies israéliennes, ainsi que le droit européen vous y oblige ? Allez-vous reconnaître l'État de Palestine ? Entendez-vous reconnaître et condamner la situation d'apartheid qui sévit sur place ? Pensez-vous saisir la Cour pénale internationale (CPI), afin qu'elle enquête sur les crimes commis le 7 octobre 2023, ainsi que sur le possible génocide en cours à Gaza, comme le propose une résolution que j'ai déposée ici, à l'Assemblée nationale ? À l'échelle européenne, avez-vous l'intention, du fait des violations des droits humains commises par l'État d'Israël, de proposer la suspension de l'accord d'association entre ce pays et l'Union européenne, conditionné au respect des droits humains par les deux parties ? Allez-vous déposer auprès du Conseil de sécurité des Nations Unies une résolution exigeant un embargo sur les armes et munitions à destination d'Israël ? C'est ce que la justice néerlandaise a ordonné à La Haye, afin que les Pays-Bas se conforment à l'arrêt de la CIJ. Allez-vous demander des sanctions élargies contre les responsables israéliens de la guerre, au-delà des vingt-huit interdictions de territoire prononcées hier ? Envisagez-vous de demander le déploiement d'une force d'interposition des Nations Unies en Cisjordanie et à Gaza ?

Ne rien faire pour éviter ces massacres et ces déplacements forcés de populations nous rendrait complices de crime contre l'humanité. Pensez-vous solliciter une consolidation du financement de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire ? Allez-vous exiger la libération immédiate des otages du Hamas, afin que tous ces innocents puissent rejoindre leurs familles ? Quand allez-vous enfin agir pour la paix ? Pourquoi l'État d'Israël ne peut-il être empêché, alors que l'on a toujours présenté ce pays comme une démocratie et un allié ?

Le temps me manque mais j'aurais également pu évoquer les prisonniers politiques sahraouis au Maroc, dont les Nations Unies réclament la libération, la réforme constitutionnelle inquiétante au Togo, le départ du Burkina Faso, du Niger et du Mali de la CEDEAO ou encore la situation préoccupante au Sénégal.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion