Des milliers d'édifices religieux arméniens ont été en grande partie pillés, brûlés ou détruits sous l'Empire ottoman. Un siècle plus tard, à la fin de la guerre froide, 90 églises médiévales, plus de 5 000 pierres à croix et 22 000 tombes ont été détruites au Haut-Karabakh par les autorités azerbaïdjanaises. La rhétorique adoptée par ces dernières lors de la résurgence du conflit ne fait que confirmer la mise en œuvre, à grande échelle, d'une véritable cancel culture du patrimoine arménien. Le président Aliyev lui-même a appelé à effacer toutes les traces et les inscriptions arméniennes des façades, en commençant par la « désarménisation » d'une église du XIIe siècle de la région d'Argout.
Nous assistons à une réécriture historique. Les autorités de Bakou tentent de nier toute origine arménienne au patrimoine du Haut-Karabakh, pour l'attribuer à un peuple dénommé « Albanais du Caucase ». Ces atteintes à l'héritage culturel et religieux arménien sont d'autant plus blessantes que le Haut-Karabakh, où vivaient des Arméniens depuis près de 2 500 ans, revêt une importance symbolique pour la population arménienne.
L'objet de cet amendement est d'envoyer un modeste message de soutien et de compréhension aux populations arméniennes, en indiquant que la France reconnaît le caractère ancestral du patrimoine culturel et religieux arménien détruit ou risquant de l'être.