La Turquie du président Erdogan est entrée dans une phase impérialiste d'inspiration néo-ottomane, visant à recréer un pôle d'influence turcophone et islamiste en Asie centrale. L'agression azerbaïdjanaise contre l'Arménie n'aurait pas eu lieu si Bakou ne disposait pas de l'accord, ainsi que de l'appui logistique et stratégique de son parrain turc.
Ce débat est centré sur le Haut-Karabakh et sur les exactions dont sont victimes les populations locales. Celles-ci s'inscrivent dans la volonté de la Turquie de rétablir l'influence ottomane sur le Moyen-Orient et le leadership turc sur le monde musulman, contesté par l'Égypte et par l'Arabie saoudite et gravement mis en péril par les accords d'Abraham.
Pourquoi cette question, centrale dans le débat sur l'Arménie, est-elle peu évoquée ? Pourquoi les reproches légitimes exprimés par cette résolution ne sont-ils pas adressés aussi à la puissance turque, dont le vassal azerbaïdjanais sert les intérêts géostratégiques panturcs ?