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Intervention de Véronique Besse

Réunion du mercredi 14 février 2024 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVéronique Besse :

Je me réjouis que notre commission consacre ses travaux de ce jour à la situation du Haut-Karabakh, consécutive à l'offensive militaire de l'Azerbaïdjan en septembre dernier. La situation tendue à la frontière arménienne exige une implication forte de la France et de l'UE. Il faut impérativement renforcer notre coopération civile et militaire avec l'Arménie.

Nicolas Dupont-Aignan et moi-même soutiendrons la proposition de résolution si elle permet des actes concrets, efficaces et utiles pour assurer l'intégrité du territoire arménien et la condamnation des actes commis par l'Azerbaïdjan au Haut-Karabakh, notamment le transfert forcé de populations en septembre dernier, les crimes perpétrés sur place et la destruction du patrimoine culturel arménien.

Dans cette perspective, le point 4 de la proposition de résolution est essentiel. La France doit être aux côtés de l'Arménie pour affirmer que l'Azerbaïdjan met en œuvre un processus intentionnel de nettoyage ethnique au Haut‑Karabakh. Il est urgent de le dire aujourd'hui et de ne pas attendre cent ans qu'une loi mémorielle reconnaisse cette stratégie délibérée d'éradication des Arméniens.

S'agissant des arrestations illégales, je soutiens pleinement l'appel à la mobilisation de la France et de l'UE pour libérer les personnes concernées.

Concernant le point 17, qui appelle à des sanctions en cas de violation du territoire arménien, je m'étonne que l'on attende que l'Azerbaïdjan commette de nouvelles infractions pour le sanctionner. Réélu avec 92 % des voix, le président de l'Azerbaïdjan est doté d'un blanc-seing à son expansionnisme agressif. Je soutiens tout particulièrement le point 21, qui appelle à la publication des rapports sur l'occupation illégale du territoire arménien par l'Azerbaïdjan. Qu'attendons-nous pour publier les preuves de ses violations répétées du droit international ?

Je soutiens de tout cœur l'intensification du soutien humanitaire en Arménie. Les besoins actuels par réfugié s'élèvent à environ 8 000 euros d'après le Fonds arménien de France. Une aide humanitaire d'ampleur s'impose.

Concernant l'appel au déploiement d'une mission de prévention des conflits et de maintien de la paix, il faut renforcer notre soutien militaire et assurer une présence sur le terrain d'une mission de maintien de la paix française et européenne de type onusien. Il faut permettre à très court terme l'envoi d'armes défensives à l'Arménie car une paix ne verra le jour que si l'Arménie peut la faire respecter en défendant ses frontières. À défaut, elle sera acculée à une capitulation totale. L'Europe doit accorder un soutien militaire tangible à notre allié arménien. Cette proposition de résolution permettra-t-elle d'appeler au lancement d'une mission militaire similaire à celle de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) ?

S'agissant du point 17, pourquoi ne pas appeler dès à présent à des sanctions économiques contre l'Azerbaïdjan, notamment en raison des attaques de septembre ? Tel qu'il est rédigé, le point 17 suggère qu'il faut attendre une prochaine agression.

S'agissant des accords énergétiques, je m'étonne du caractère modéré de leur dénonciation. Pourquoi « reconsidérer les accords gaziers et pétroliers » plutôt que les dénoncer ? Comment aider l'Arménie face aux agressions continues si nous nourrissons financièrement son oppresseur ?

Nicolas Dupont-Aignan et moi-même soutiendrons la proposition de résolution si elle s'applique à démontrer une position ferme de la France aux côtés de l'Arménie. Nous devons être sans équivoque face à l'Azerbaïdjan et accompagner par des actes concrets de soutien notre allié arménien.

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