La France est impartiale. En soutenant l'Arménie, elle soutient un pays agressé, exprime le souhait que le droit international soit respecté et rappelle à l'Azerbaïdjan qu'il doit l'être.
La Russie est un allié objectif de l'Azerbaïdjan, qui nous fournit le gaz que nous n'achetons plus aux Russes. La Russie a ouvert un conflit avec l'Ukraine et en ouvre d'autres un peu partout. Elle a clairement lâché l'Arménie. Les 2 000 soldats russes stationnés au Haut-Karabakh n'ont pas levé le petit doigt quand la guerre de 2020 a été déclenchée. Ils ont décidé de l'arrêter après quarante-quatre jours de conflit.
Les contrats gaziers, certes, me dérangent, car on ne peut pas considérer qu'ils ne sont pas défavorables à l'Arménie. Peut-être devons-nous les considérer autrement et en faire un levier ? La Hongrie, l'Italie et la Roumanie en dépendent ; pas la France. Le gaz azerbaïdjanais est absent des importations françaises, mais représente 60 % de l'approvisionnement de l'Italie. Il est donc difficile, pour l'UE, d'adopter une position commune à leur sujet.
S'agissant de l'accès de l'Arménie à la FEP, il faut poser la question à Stéphane Séjourné, qui vient d'être nommé ministre de l'Europe et des affaires étrangères. Catherine Colonna, qu'il remplace, a obtenu que le Conseil européen des affaires étrangères d'octobre 2023 décide d'ouvrir la FEP à l'Arménie et de porter les effectifs de l'EUMA à 200 membres, ce qui doublera les capacités de patrouille le long de la frontière.