La proposition de résolution n'est pas à contre-courant.
Des échanges de tirs ont eu lieu avant-hier dans une région occupée par l'Azerbaïdjan. Je rappelle qu'un État en occupe un autre, dont les frontières souveraines ont été reconnues internationalement, sur une superficie comprise entre 140 et 200 kilomètres carrés. Nous avons vu les positions de l'Azerbaïdjan en Arménie en avril dernier, à la jumelle, avec la ministre Catherine Colonna et avec l'EUMA, qui les connaît bien. L'Azerbaïdjan refuse de les évacuer car elles surplombent des villes et des villages, ce qui offre la possibilité de les menacer en permanence. C'est bien tout le problème : un État en menace un autre en permanence ; avant-hier, cela a coûté la vie à quatre Arméniens.
S'agissant de la COP29, un accord a été obtenu pour que l'Arménie récupère ses prisonniers. Trente-deux prisonniers sont rentrés en Arménie en échange du retrait de sa candidature, au profit de celle de l'Azerbaïdjan, à la présidence de la COP29. Le rapport de force étant depuis longtemps inégal en matière économique, démographique et militaire, les négociations ne se déroulent pas dans un équilibre parfait. Des tierces puissances, telles que la France, l'UE et les États-Unis, sont nécessaires aux négociations de paix, auxquelles Ilham Aliyev souhaite donner un cadre dépourvu de toute médiation internationale.
La coopération économique concerne les infrastructures. L'Arménie a besoin d'infrastructures, notamment d'une deuxième centrale nucléaire pour remplacer la première, qui est en fin de vie. Elle a besoin d'une route Nord-Sud. Elle a besoin d'installations photovoltaïques. Veolia y est installée et coopère avec l'Arménie en matière d'infrastructures. Tel est l'objet de l'appel à une coopération accrue de l'UE et des États membres avec l'Arménie. Les carences de l'Arménie en infrastructures la placent sous la dépendance d'États comme la Russie, s'agissant notamment de l'énergie et des infrastructures ferroviaires.