Il est essentiel que les mouvements politiques de notre pays unissent leurs forces dans des combats qui rassemblent les Français. À ce titre, nous saluons le fruit de l'initiative parlementaire et les efforts déployés par le Gouvernement pour venir en aide à l'Arménie.
Le soutien de la France à l'Arménie et au peuple arménien n'est pas simplement un froid combat d'intérêts. Il puise sa source dans les nombreux liens humains et culturels qui nous lient, ainsi que dans la tradition humaniste de la France et dans sa vocation millénaire de protectrice des chrétiens d'Orient.
Les populations arméniennes, qu'elles vivent à l'intérieur ou hors des frontières internationalement reconnues de l'Arménie, ont traversé d'immenses épreuves : le génocide de 1915 à 1923 ; la submersion démographique et les tensions ethniques dans les régions du Nakhitchevan et du Haut-Karabakh à l'époque soviétique ; les pogroms anti-Arméniens lors de la première guerre du Haut-Karabakh ; les trois guerres du Haut-Karabakh ; l'épuration ethnique au Haut-Karabakh et la négation de leur existence par le président de l'Azerbaïdjan, d'après lequel les Arméniens de cette région sont d'origine albanaise.
Nous nous associons à la dénonciation d'une stratégie délibérée d'éradication de la présence arménienne incluant population et patrimoine. Cela est inacceptable. Nous sommes favorables aux objectifs de la proposition de résolution et au soutien de la France à l'Arménie.
Nous avons deux regrets. L'ambition du texte a été revue à la baisse, notre président et certains membres de la majorité envisageant dans leurs amendements d'en adoucir les termes. Quant à l'appel, frénétique parmi la majorité, à un soutien militaire de l'UE, il fait fi du fait qu'il n'existe pas encore d'armée européenne et que toute politique étrangère émane d'une nation, formée d'une histoire, d'une identité et d'une culture.