Intervention de Didier Parakian

Réunion du mercredi 14 février 2024 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDidier Parakian :

Je remercie Anne-Laurence Petel, présidente du groupe d'amitié France-Arménie, de cette importante et nécessaire proposition de résolution.

Son examen nous ramène aux tragédies de l'histoire, notamment le génocide des Arméniens au début du XXe siècle. Je suis de ce peuple. Je suis un petit-fils de rescapé du génocide, comme nos collègues Sarah Tanzilli et Sébastien Delogu. Aujourd'hui, nous sommes tous des Arméniens. Cette proposition de résolution nous rappelle à nos responsabilités et à nos devoirs.

En septembre dernier, l'Azerbaïdjan a mené une offensive militaire en violation du cessez-le-feu. Dès le 21 septembre, la France a obtenu la tenue d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU). Elle a demandé la cessation immédiate des exactions et la garantie de l'accès à l'aide humanitaire. La France a été le premier État à condamner avec force cette agression militaire inacceptable. Depuis l'attaque de cette région historiquement arménienne, le Haut-Karabakh a été vidé de ses 120 000 âmes, dont 30 000 enfants.

« Nous assistons impuissants à un véritable nettoyage ethnique ». Ces mots sont ceux de Hasmik Tolmajian, ambassadrice d'Arménie en France. Il s'agit d'une stratégie délibérée d'effacer la présence des Arméniens, comme en témoigne la destruction systématique du patrimoine. Plus un Arménien ne vit dans le Haut-Karabakh. Aliyev, réélu sans surprise la semaine passée, laisse entendre qu'il ne s'agit que d'un début. Hier matin, plusieurs soldats arméniens ont été tués et plusieurs autres blessés dans le Syunik, après une attaque des Azéris.

Cette proposition de résolution nous oblige. Elle nous oblige à être au rendez-vous de l'histoire. Nous devons l'adopter pour que l'Arménie, petite sœur de la France, vive en paix, dans le respect de son intégrité territoriale.

Avant d'être fusillé, Missak Manouchian écrivait à sa femme : « Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la liberté sauront honorer notre mémoire dignement ». Aujourd'hui, le peuple arménien nous demande de rester fidèles au combat de la France pour la liberté et le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Je sais que la France répondra présent.

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