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Intervention de Caroline Parmentier

Séance en hémicycle du lundi 26 février 2024 à 18h00
L'école publique face aux politiques de tri social

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Parmentier :

L'annonce de quarante fermetures de classe dans le secteur de Béthune, dans le Pas-de-Calais, a eu l'effet d'un coup de massue et a été vécue localement comme une véritable humiliation. C'est une saignée que vous infligez à nos écoles ! Je suis allée, aux côtés des parents d'élèves et des enseignants, protester contre ces fermetures injustes et démesurées. « Nous sommes les oubliés » : voilà ce que m'ont dit ceux que j'ai rencontrés à Béthune, à Lillers, à Lapugnoy, à Essars, à Vendin-lès-Bethune, à Verquigneul ou à Laventie. Je rappelle que ce secteur a déjà été particulièrement sinistré cette année par les inondations à répétition qui ont contraint nombre de classes à rester fermées, mais aussi meurtri par l'assassinat du professeur Dominique Bernard lors de l'attentat terroriste islamiste perpétré dans un collège-lycée d'Arras.

Un de vos prédécesseurs, Gabriel Attal, désormais Premier ministre, a juré la main sur le cœur qu'il ferait du chantier de l'éducation nationale son absolue priorité – celle dont tout découle et dont dépend l'avenir du pays – et prendrait le redressement nécessaire à bras-le-corps. Et vous commencez par fermer des classes en grand nombre ! Les classes françaises sont pourtant les plus chargées d'Europe. Ne pensez-vous pas que la baisse dramatique du niveau scolaire, démontrée encore tout récemment par une enquête Pisa soulignant la dégringolade du niveau des élèves français, justifierait de réduire le nombre d'enfants par classe ? Une telle évolution ne serait-elle pas de nature à prévenir le décrochage de certains élèves que vous laissez au bord du chemin – pour employer une expression chère à la Macronie ?

Je sais que les ministres de l'éducation nationale ont pour habitude de mettre leurs propres enfants à l'abri en contournant la carte scolaire et en les plaçant dans des établissements préservés, mais merci de ne pas oublier les autres ! Merci de ne pas oublier nos enfants : ils ne relèvent pas d'une politique comptable, ils ne sont pas une variable d'ajustement !

Madame la ministre, je vous demande de renoncer à ces fermetures de classe. Arrêtez de massacrer nos écoles !

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