J'aimerais tout d'abord que vous nous disiez quelles solutions pourraient être déployées à court terme pour réduire les inégalités face à la lecture et que vous nous donniez votre avis sur l'exemple des pays scandinaves qui font débuter son apprentissage à l'âge de 7 ans environ – méthode qui présente l'avantage de faire bénéficier l'élève d'une année supplémentaire pour enrichir notamment son bagage lexical, une compétence dont vous connaissez l'importance et qui représente souvent une difficulté et une faiblesse pour les enfants issus d'un milieu modeste.
J'en arrive à ma question, qui porte sur les cités éducatives. Lancées en 2019, elles ont notamment pour objectifs d'accompagner chaque parcours éducatif individuel et de lutter contre les logiques de ségrégation et de décrochage dans les quartiers à mixité sociale limitée. Le rapport publié par l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire – l'Injep – en 2022 semblait pointer certaines faiblesses, comme une appropriation inégale des enjeux du programme selon les territoires et les acteurs. Il apparaît ainsi que « les territoires se sont approprié les trois thématiques investies au niveau national à des degrés divers en fonction des enjeux, du contexte local et de l'offre sur le sujet qui était proposée antérieurement au développement des cités ». D'autre part, la part d'actions réservée aux parents et aux familles semble limitée et variable d'une cité à l'autre.
En somme, les cités éducatives, parce qu'elles s'inscrivent dans les territoires et prennent en compte leurs spécificités, doivent être fortement soutenues. Cependant, elles se heurtent à des limites, liées peut-être à un manque de vision à long terme ou de moyens humains. Dans un tel contexte, quels leviers pourriez-vous actionner afin de remédier aux différents problèmes relevés par l'Injep ?