Intervention de Stéphane Peu

Séance en hémicycle du lundi 26 février 2024 à 18h00
L'école publique face aux politiques de tri social

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

Je profiterai du délai imparti pour vous poser trois questions précises. La première est simple. Il y a environ un an, le Gouvernement m'avait paru favorable à l'idée d'anonymiser le lycée d'origine des candidats inscrits sur Parcoursup – en tout cas, il n'y était pas hostile. Cette initiative a cependant tourné court, à cause, semble-t-il, de la pression exercée par certains groupes de parents d'élèves de lycées huppés. Êtes-vous prête à résister aux lobbys et à reprendre cette idée, le lycée d'origine constituant à l'évidence – vous en conviendrez aisément – un mauvais critère de sélection ?

Deuxièmement, êtes-vous prête à étudier, comme je l'ai proposé dans un rapport d'information rédigé avec ma collègue de la majorité présidentielle Christine Decodts, la possibilité de redéfinir le périmètre des académies, voire de créer une académie qui réunirait la Seine-Saint-Denis et Paris, au bénéfice de la mixité sociale ?

Troisièmement, une grève a été organisée aujourd'hui dans les établissements scolaires en Seine-Saint-Denis. Comme je l'ai indiqué dans ce même rapport sur l'évaluation du plan L'État plus fort en Seine-Saint-Denis, si des progrès ont été observés dans l'exercice des missions essentielles de l'État – la justice, la sécurité publique et même la santé –, la régression est totale s'agissant d'un secteur : l'école. En croisant les IPS et les évaluations, on constate que ce département doit se contenter d'une pauvre école pour de pauvres gens. Non seulement l'école reproduit les inégalités sociales, mais elle les creuse – vous trouverez toutes les données objectivées dans le rapport d'information déjà cité.

Êtes-vous prête à entendre les syndicats, unanimes, et les nombreux élus et députés de ce département qui réclament un plan d'urgence, tel que celui qui avait été lancé en 1998 – certes, c'est un peu ancien – et qui avait produit des résultats ? Êtes-vous prête à étudier la possibilité de concevoir un nouveau plan pour succéder à ceux déjà déployés ?

Pour conclure, une grande campagne de recrutement a été lancée il y a une semaine pour pourvoir des postes dans les écoles catholiques du département. Elle coûte un pognon de dingue – on retrouve ce message sur des panneaux publicitaires, dans toutes les boîtes aux lettres ou encore sur des calicots devant les établissements scolaires. Je trouve cela scandaleux.

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