Les inégalités persistent et nous devons, nouveaux Sisyphe, toujours remettre l'ouvrage sur le métier et élaborer des politiques nouvelles afin de les combattre. Plusieurs dispositifs ont été déployés depuis 2017, parmi lesquels le plan « mixité » et le dédoublement des classes. Le plan « mixité », dont les premiers éléments d'évaluation nous serons bientôt communiqués, vise à diversifier la composition sociale des collèges. À cette fin, nous avons ajusté les secteurs de recrutement des élèves et, par le biais de processus complexes que je ne détaillerai pas ici, cherché à les délimiter de façon équilibrée afin d'augmenter la mixité sociale des établissements. Il nous faut continuer à travailler en ce sens.
Nous avons également créé des formations contingentées – classes à horaires aménagés, sections internationales, sections sportives – qui instituent un critère de mixité sociale fort dans les établissements. Dans l'académie de Toulouse, au sein de laquelle j'ai longtemps travaillé, nous avions ainsi implanté des classes très attractives dans un établissement situé en zone d'éducation prioritaire (ZEP). Cette expérience avait été couronnée de succès.
Une autre mesure importante – et attendue – consiste à impliquer davantage le secteur privé sous contrat dans les efforts en faveur de la mixité sociale, dans le respect du libre choix des familles.
Afin que les élèves issus de milieux moins favorisés intègrent plus facilement de bons établissements, nous avons fait en sorte, depuis la rentrée 2023, que les académies accentuent l'accueil et l'accompagnement des élèves boursiers dans les collèges et lycées favorisés. Nous souhaitons poursuivre dans cette voie.
Enfin, la modification du logiciel Affelnet (affectation des élèves par le net), engagée en 2021, a permis de résorber significativement la véritable ségrégation sociale qui avait cours dans les lycées de la capitale.