Mes questions s'adressent principalement à Mmes les représentantes des parents d'élèves et des organisations syndicales. Je tiens à saluer votre présence et à exprimer mon plaisir de vous voir de nouveau à l'Assemblée, mesdames les représentantes des syndicats, malgré l'accueil scandaleux qui vous a été fait en septembre dernier dans cette même salle, et j'exprime le souhait qu'une page se tourne en matière de mépris. Il est malheureusement permis d'en douter au vu des dernières annonces de coupes budgétaires, sur fond de choc des savoirs, qui ont été reçues très largement comme une nouvelle marque de mépris, aussi bien par les enseignants, à l'instar de ceux qui se mobilisaient devant le rectorat de Paris en début d'après-midi, que du côté des parents, à commencer par les mamans des quartiers que j'ai reçues cet après-midi avec ma collègue Rachel Kéké.
Vous avez dit tout le mal que vous pensiez du choc des savoirs. Je partage avec vous l'impression que les groupes de niveau et l'instauration d'une sélection à tous les étages aboutissent à un enseignement au rabais et à un renoncement à l'élévation générale du niveau des élèves, c'est-à-dire à une école du tri. Cela étant dit, d'un point de vue concret, comment vous représentez-vous l'instauration des groupes de niveau et des redoublements, dont on sait qu'elle mènera de fait à une augmentation des effectifs des classes, au vu des dernières annonces budgétaires ? Pour ceux qui n'auraient pas suivi, je rappelle que le PLF pour 2024 comptait environ 2 200 suppressions de postes, dans la continuité des 10 000 postes supprimés depuis 2017. Or 2 137 postes d'enseignants supplémentaires ont été annoncés il y a deux mois par Gabriel Attal, dans un retournement de veste par rapport au budget adopté à coups de 49.3. Après quoi la nouvelle ministre, Mme Belloubet, a annoncé 700 millions de coupes – dont elle prétend qu'ils n'ont rien à voir avec des suppressions de postes. De quelles informations concrètes disposez-vous concernant la ventilation de ces coupes ? Et surtout, comment vous représentez-vous la mise en place des groupes de niveau et des redoublements dans un contexte de baisse des effectifs enseignants ?