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Intervention de Béatrice Descamps

Séance en hémicycle du lundi 26 février 2024 à 18h00
L'école publique face aux politiques de tri social

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBéatrice Descamps :

On ne peut parler du sujet qui nous réunit cet après-midi sans parler d'orientation. Vous l'avez d'ailleurs fait. De trop nombreux jeunes se freinent encore dans leurs ambitions, particulièrement ceux qui sont issus de milieux modestes. D'autres, issus de milieux plus favorisés, renoncent par exemple aux études professionnelles. Il me semble nécessaire de renforcer l'information non seulement des élèves, mais aussi des parents.

Vous avez parlé de représentations. L'école doit permettre aux élèves de découvrir d'autres horizons, leur montrer qu'il leur est possible d'atteindre leurs objectifs. Elle doit mieux les accompagner. Selon vous, comment répondre au mieux à ces besoins ?

En outre, il est urgent, indéniablement, de revaloriser la profession d'enseignant et de mieux accompagner les professeurs. Dans la situation actuelle, il ne leur est pas forcément possible d'exercer leur métier dans de bonnes conditions, alors que c'est fondamental pour l'épanouissement et la réussite des élèves. Nous devons donc donner davantage de moyens et de reconnaissance aux enseignants, dans un contexte où, rappelons-le, ce métier n'attire plus.

Je suis convaincue que, si l'accent n'est pas mis sur l'orientation et l'accompagnement des élèves, ainsi que sur la revalorisation des enseignants, la création de groupes de niveau au collège n'aura pas de grands effets sur l'apprentissage des élèves. Pourtant, le rôle de l'école est bien de garantir l'égalité des chances ; elle doit contribuer à effacer les inégalités sociales.

Ma question porte plus précisément sur l'apprentissage de la lecture, qui est un moyen, dès le plus jeune âge, de réduire ces inégalités. La maîtrise de la lecture est essentielle, car elle garantit le bon apprentissage des autres matières. Or, nous le savons, un enfant qui vit dans un milieu moins favorisé arrive à l'école avec un bagage lexical beaucoup moins important. En janvier dernier, nos collègues Annie Genevard et Fabrice Le Vigoureux ont remis à ce sujet un rapport riche en propositions. Pensez-vous que certaines solutions pourraient être appliquées rapidement ? Dans les pays scandinaves, l'apprentissage de la lecture se fait vers l'âge de 7 ans, soit un an plus tard qu'en France, ce qui permet aux enfants de disposer d'un bagage plus complet et de réduire les écarts en matière de lecture. Que pensez-vous de cette solution ?

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