C'est tant mieux si le parc social ne donne pas lieu à valorisation financière, car il s'agit d'un bien commun. Aujourd'hui, on financiarise tout – l'eau comme les forêts. Or le logement est un bien social fondamental, et le droit au logement, un droit à la dignité. Il est nécessaire d'avoir un toit pour subvenir à ses besoins, éduquer ses enfants, travailler et construire une vie : je ne suis donc pas favorable à la financiarisation du logement social. Au demeurant, on n'est pas obligé de valoriser financièrement le parc pour remettre à plat les loyers et, effectivement, peut-être y a-t-il là une piste pour permettre plus de mobilité.
Il existe certes le mécanisme du surloyer, mais les logements concernés ne sont pas très nombreux : il n'y a pas beaucoup de ménages dont les revenus se situeraient au-dessus des plafonds et qui vivraient richement dans des logements qu'ils n'ont pas choisis. La question est plutôt celle de l'assignation à résidence que subissent ceux qui ne choisissent pas le lieu où ils habitent et qui sont contraints par les prix de l'immobilier à rester dans les quartiers où ils se trouvent.
Les opérations de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) permettent quelques mobilités résidentielles choisies. Certaines personnes peuvent partir, d'autres reviennent ou arrivent – parfois plus pauvres encore, ce qui risque de laisser penser que les actions menées par l'Anru ne sont pas bénéfiques.