Le problème n'est peut-être pas tant la quantité que la qualité – en particulier, la taille – des offres des résidences autonomie : les modèles d'affaires ont poussé à des structures de quatre-vingt à cent résidents au minimum, ce qui donne l'impression d'avoir affaire à des établissements médico-sociaux. Il faudrait des unités de logements plus petites et plus diffuses dans la ville, mais nous avons été soumis à de fortes pressions de la part des agences régionales de santé (ARS) pour regrouper les établissements : à Villeurbanne, les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) publics comptent au moins quatre-vingts ou quatre-vingt-dix chambres pour des questions de rentabilité et le même phénomène touche les résidences autonomie. Un dispositif comme celui de l'aide à la vie partagée pourrait être utilisé pour les seniors, mais je remarque qu'il l'est, dans mon territoire, surtout pour les personnes en situation de handicap.
Au sein de la société d'économie mixte (SEM) dont je suis la présidente, nous explorons la possibilité de recourir à ce dispositif d'aide à la vie partagée dans le cadre d'un habitat diffus, au bénéfice des locataires du parc social d'un quartier. Nous avons un bailleur social dont le périmètre d'activité se situe dans un quadrilatère de deux cents mètres par cinquante mètres, ce qui est très concentré. L'idée est d'encourager les bailleurs sociaux à utiliser ce dispositif, si cela est possible, pour que les ménages restent dans leur logement mais bénéficient de l'offre de services telle qu'imaginée dans le cadre de l'aide à la vie partagée.
Cela étant, ces énormes ensembles en forme de pavé ne font pas forcément très envie, notamment pour anticiper les problèmes liés au vieillissement – mais nous sommes un peu contraints et forcés d'en passer par ces dispositifs d'aide. Peut-être la vieillesse se passerait-elle mieux si les seniors se montraient parfois plus proactifs ?