D'abord, nous appliquons un programme de maintenance pensé pour garantir la qualité de la fourniture au quotidien et la résilience du réseau. Les deux sont liés : quand le matériel est régulièrement remplacé, il résiste beaucoup mieux aux aléas climatiques – nous l'avons mesuré.
Nous suivons également une politique d'enfouissement des lignes électriques. Dans les territoires que j'ai cités, le taux d'enfouissement des lignes moyenne tension est le même qu'en métropole, soit environ 70 % ; pour les lignes basse tension, il est de près de 50 %. Cette solution n'est toutefois pas toujours possible ni souhaitable. En cas de glissement de terrain ou d'inondation, cela entrave les opérations de dépannage. Il faut trouver un équilibre technique et économique. Quand l'enfouissement n'est pas possible, notre stratégie consiste à automatiser le réseau électrique pour mener à distance les opérations nécessaires à la réalimentation. Nous avons obtenu de très bons résultats dans ce cadre : les alertes rouges déclenchées par les préfets durent de plus en plus longtemps, ce qui rend difficile l'accès aux ouvrages, donc les interventions sur le terrain. À La Réunion, l'automatisation nous a permis de réalimenter de nombreux clients.
Nous nous appuyons sur un diagnostic technique de plus en plus précis, grâce à des données auxquelles nous n'avions pas accès auparavant. Nous ciblons plus spécifiquement les opérations de maintenance, ce qui nous permet d'intervenir et d'investir sur les équipements les plus exposés, donc d'optimiser la résilience du réseau.
Comme en France hexagonale, nous avons installé des compteurs numériques ; 80 % de nos clients en sont équipés. C'est bien pour eux, mais pour nous aussi : la supervision du réseau basse tension améliore nettement notre schéma de réalimentation.
Enfin, nous avons développé dans chaque territoire la plateforme logistique Serval, afin de disposer de stocks cycloniques gréés pour une crise ; les volumes sont suffisamment importants pour assurer les premiers secours malgré des voies maritimes et aériennes bloquées. Les bases d'intervention sont stratégiquement réparties dans l'île pour ne pas être tributaires des accès routiers.