En effet, notre position géographique nous a fait intervenir à l'échelle internationale à l'occasion d'événements tels que le séisme qui a touché Haïti ou l'éruption qu'a connue Montserrat.
Comme l'a dit M. Guyader, la Martinique, la Guyane et la Guadeloupe sont très solidaires face aux phénomènes naturels, si du moins ces phénomènes ne sont pas simultanés. Ainsi, durant la crise du covid, lorsque les vagues de la pandémie n'étaient pas synchrones, comme c'était le cas pour la deuxième vague, nous avons largement pu nous entraider et nous envoyer des malades d'un territoire à l'autre. En revanche, lorsque le phénomène est simultané, les choses sont beaucoup plus difficiles.
Les moyens héliportés ne sont guère suffisants et nous dépendons beaucoup, en la matière, de la Martinique et de la Guyane pour les gros hélicoptères, notamment ceux des armées. C'est d'autant plus difficile que l'hôpital de Basse-Terre et celui de Saint-Martin ont une capacité limitée. Si donc un séisme se produit sur la Grande Terre, c'est-à-dire vers le CHU de la Guadeloupe, Basse-Terre et Saint-Martin auront beaucoup de mal à compenser. D'où l'importance de déménager vers notre futur CHU, qui sera beaucoup plus solide et, surtout, plus agile puisqu'il nous permettra de disposer d'une très importante capacité en soins critiques, à la différence de ce que nous avons vécu ces dernières années, avec une capacité très limitée et rapidement débordée en la matière, qui nous a obligés à transformer un self et un plateau de consultation en service de réanimation, en tirant très rapidement une alimentation en fluides médicaux. J'espère donc que le futur sera plus favorable à la gestion de ces crises.
La fragilité demeure cependant pour ce qui concerne l'eau et les routes, la question de l'accessibilité du futur CHU et de la disponibilité en eau en cas de crise naturelle n'est pas encore réglée, et toutes les difficultés dans ce domaine ne seront pas encore résolues au moment du déménagement.