Nous ne faisons pas d'estimations sur la base d'échantillons partiels : il faudra donc attendre la fin de la collecte des données, en juin 2024.
L'enquête nationale sur le logement permet de décrire finement et précisément le parc et ses occupants, la qualité de l'habitat, d'estimer les dépenses de logement et le taux d'effort des ménages, de recueillir l'opinion de ces derniers sur leur logement et d'appréhender les phénomènes de mobilité résidentielle. Elle permet de travailler avec une certaine profondeur historique et de suivre l'évolution des données. La taille de l'échantillon utilisé est assez importante puisque la collecte en cours concerne 27 000 ménages de France métropolitaine auxquels s'ajoutent 2 000 ménages dans chaque département d'outre-mer. Nous pouvons ainsi exploiter les données relatives à des populations spécifiques et nous intéresser, par exemple, aux ménages aux plus bas revenus ou aux personnes hébergées chez des tiers.
Les analyses sur le logement réalisées par l'Insee comme par le Sdes mobilisent également assez fortement les données fiscales : nous utilisons ainsi les fichiers du cadastre, des impôts, et avons construit divers systèmes d'information permettant de connaître les logements, leurs occupants et leurs mutations.
Certains dispositifs permettent un suivi des loyers et des prix des logements neufs et anciens. Nous ne nous intéressons pas à des montants moyens mais à des prix ou loyers « à qualité constante » ; en d'autres termes, nous neutralisons l'augmentation liée à l'amélioration de la qualité des logements. Ces données alimentent notamment le poste « loyers » de l'indice des prix à la consommation, qui permet de suivre l'inflation.
J'en viens aux résultats de nos enquêtes s'agissant du parc de logements. En janvier 2023, la France comptait 37,8 millions de logements ordinaires – sans compter les logements communautaires, par exemple inclus dans les maisons de retraite – dont 56 % de logements individuels et 44 % de logements collectifs. Le taux de croissance annuel du parc a été relativement stable, autour de 1,2 %, jusqu'en 2008, année à partir de laquelle il a diminué ; il s'est établi entre 1 % et 1,1 % entre 2008 et 2017 et est encore plus faible depuis 2017, avoisinant 0,9 %. La croissance du nombre de logements individuels, en particulier, n'a cessé de ralentir depuis la fin des années 2000.
Parmi les 37,8 millions de logements dénombrés en janvier 2023, 82 % étaient des résidences principales, 10 % des résidences secondaires ou des logements occasionnels et 8 % des logements vacants. Cette répartition a assez peu évolué en quarante ans – vous pourrez le constater en comparant les graphiques de 1983 et de 2023 –, même si la part des logements vacants et des résidences secondaires a légèrement augmenté. Je précise que les vacances de logement peuvent être de courte durée, frictionnelles, ou au contraire plus structurelles.