La mission d'information sur l'accès des Français à un logement digne et la réalisation d'un parcours résidentiel durable, qui a commencé ses travaux en septembre, vise à remédier à une crise dont on entend beaucoup parler.
Le parcours résidentiel, très grippé, est pour nos concitoyens une succession d'obstacles à chaque étape de leur vie : ils ont des difficultés pour se loger pendant leurs études supérieures, puis à leur entrée dans la vie active, et enfin à un âge un peu plus avancé, lorsqu'ils cherchent à se rapprocher de certaines commodités et aspirent à une habitation répondant à leurs besoins. Les objectifs annuels en matière de construction de logements ne sont pas atteints, si bien que les Français sont souvent en attente, contraints de demeurer dans un logement qui ne correspond plus à leurs besoins, soit qu'ils aient l'intention de devenir propriétaires, soit qu'ils cherchent une habitation plus grande pour accueillir une famille qui s'agrandit.
Si les besoins diffèrent en fonction des étapes de la vie, ils dépendent aussi des territoires : certains connaissent un accroissement du nombre d'actifs, d'autres attirent de nombreux seniors, d'autres encore abritent des villes étudiantes.
Nous cherchons donc à disposer d'outils suffisamment précis pour ne pas manquer notre cible. L'objectif est non seulement de réduire les listes d'attente qui ne cessent de s'allonger, que ce soit dans le parc locatif public ou dans le privé, mais également de faire en sorte que ceux qui aspirent à devenir propriétaires essuient moins de refus. Nous devons trouver des solutions qui profitent à chacun, notamment à la filière du bâtiment, en grande souffrance, et acquérir une connaissance plus fine du parc existant et de ses capacités d'adaptation.
L'objectif zéro artificialisation nette (ZAN) est source de crispations. Alors que nous avons décidé de mettre un coup d'arrêt à l'extension du tissu urbain, nous devons faire en sorte que les nombreux hectares artificialisés soient optimisés et répondent aux besoins des habitants de ces territoires.
De nombreux chiffres sont souvent cités au cours de nos auditions : certains se rejoignent, d'autres se contredisent. Nous avons donc besoin des lumières de l'Insee pour établir une base sur laquelle tout le monde pourra travailler en visant le même objectif, celui d'offrir un toit à l'ensemble des générations.
Nous vous avons transmis un questionnaire très large. Vous n'avez pas forcément toutes les réponses attendues, mais les éléments que vous nous apporterez nous aideront à construire la vision la plus transversale possible des problèmes de logement, lesquels sont liés, par exemple, à l'emploi ou à l'offre de services.