Oui, nous appliquerions la mesure à d'autres régions si elles accueillaient les Jeux olympiques. En accueillant les Jeux olympiques, ce qui n'était pas arrivé depuis un siècle pour les Jeux d'été, la région Île-de-France supportera des charges de centralité qui ne sont pas liées à son activité habituelle. Ces charges étant liées à une décision nationale, il n'est pas illogique que les parlementaires, qui représentent la nation, puissent agir pour soulager une région dont les transports publics se trouvent dans une situation très difficile, et par-là se mettre au service de Mme Pécresse.
En l'espèce, il ne s'agit pas de l'agonir d'injures. Si, demain, les tarifs n'étaient pas augmentés, personne n'irait remercier les socialistes de ce gel. En revanche, tout le monde aura certainement le souvenir impérissable du doublement des tarifs durant la période des Jeux olympiques. Nous sommes là pour vous aider à trouver une solution, non pour entrer en conflit avec le conseil régional. Avec l'accroissement des offres, par le Grand Paris Express notamment, il faudra trouver de nouveaux moyens de financement.
Pour ce qui est du prix des billets des JO, M. Juvin a tellement raison : ceux qui les achètent peuvent bien payer plus cher leurs tickets de transport, mais pas les Franciliens ou les provinciaux qui n'assistent pas aux Jeux. Si vous êtes prêts à ce qu'ils donnent quelques euros de plus pour les transports, pourquoi ne pas accepter qu'ils le fassent pour leur hôtel ? L'avantage de la taxe de séjour, c'est qu'elle vise précisément les spectateurs des Jeux. Les transports publics concernent principalement les Français qui travaillent dans les services à la personne – femmes de ménage, auxiliaires de vie. Tous ces gens qui n'ont pas de pass Navigo devront payer leur ticket deux fois plus cher qu'habituellement.
Je comprends bien qu'il est difficile de vous faire évoluer sur cette question et que vous voterez l'amendement de suppression. Nous verrons quelles seront les réactions entre juillet et septembre. Faire de la politique, c'est faire des choix, et vous aurez à payer le prix du vôtre. Puisque l'argent n'est pas magique et qu'il faut trouver 200 millions d'euros, vous avez choisi de les faire payer par le tout-venant. Nous saurons rappeler au tout-venant que cette surtaxe ne touchait pas les usagers des palaces ou des hôtels quatre étoiles – ceux qui en avaient les moyens –, mais que vous avez choisi de la faire supporter par les usagers ordinaires, les familles les plus modestes de ce pays.