Monsieur Juvin, votre amendement est d'une très grande tartuferie. Vous dites aujourd'hui que l'usager ne doit pas payer davantage, mais vous étiez, il y a encore quelques mois, au conseil régional d'Île-de-France, membre de la majorité de Valérie Pécresse. Or, depuis son arrivée à la tête de la région, en 2016, cette dernière a augmenté de 23 % le prix du passe Navigo et je ne crois pas vous avoir entendu, à l'époque, dénoncer la mise à contribution des usagers. Dans le même temps, Mme Pécresse épargnait les entreprises, qui peuvent pourtant contribuer elles aussi au financement des transports franciliens, puisque la hausse du versement mobilité a été trois fois moindre durant la même période.
Dans l'exposé sommaire de votre amendement, vous qualifiez de « temporaire » l'augmentation prévue des tarifs. Avec votre appui lorsque vous étiez conseiller régional, Mme Pécresse a pourtant fait voter quatre hausses du prix du passe Navigo. Les Franciliens ne sont donc pas confrontés à une hausse temporaire, mais à une succession de hausses ininterrompue depuis 2016. Le prix du passe Navigo, qui s'établit aujourd'hui à plus de 84 euros par mois, atteindra bientôt 100 euros puisque le modèle de financement des transports publics franciliens n'est pas remis en question. Outre la mise à contribution des touristes et des entreprises, d'autres pistes pourraient être explorées, ce qu'empêchera votre amendement de suppression, qui viendra ainsi clore un débat indispensable. Si nous ne modifions pas le modèle de financement des transports franciliens, ces derniers s'effondreront.
Vous proposez aux usagers non seulement de payer plus, mais également de subir dès cet été la dégradation des conditions de transport puisque ce qui est prévu par IDFM et par l'État n'est absolument pas à la hauteur. En maintenant le statu quo pour soutenir la position tout à fait politicienne de la présidente de région, vous condamnez les Franciliens à une double peine.