Ne savez-vous pas qu'il y aura des Jeux olympiques, avec des fan zones et des endroits pour faire la fête ? Ne pensez-vous pas que ces jeunes, qui ne peuvent pas partir en vacances parce qu'ils n'en ont pas les moyens, méritent d'y participer aussi ? Voulez-vous une fête populaire ou un événement réservé à quelques happy few sélectionnés en fonction de leur portefeuille ? Quant à moi, je veux une fête populaire, à laquelle tout le monde pourra participer en s'enthousiasmant pour les médaillés olympiques. Ce n'est quand même pas le bout du monde ! Chacun ici s'est félicité que Paris ait obtenu les Jeux. Si vous voulez que cette fête s'adresse à tout le monde, vous devez faire en sorte que les plus jeunes qui sont issus des quartiers populaires et qui n'ont pas d'abonnement puissent y participer et ne se sentent pas réduits à regarder à la télévision des Jeux olympiques qui se déroulent chez eux. Dès lors, ne votez pas cet amendement de suppression ! Qui pense sérieusement que des gens au chômage ou des ouvriers au Smic pourront payer à chacun de leurs deux ou trois enfants des allers-retours à 12 euros ? C'est aussi une question d'exemple : si vous ne voulez pas que la première expérience d'un jeune dans les transports publics franciliens soit marquée par la fraude, vous avez tout intérêt à faire en sorte que les tarifs ne soient pas portés à 12 euros l'aller-retour, mais qu'ils soient gelés.
« L'argent, il faut le prendre là où il est », aurait dit Georges Marchais. C'est aussi simple que cela. Il ne s'agit pas de taxer, monsieur Millienne. Il y a dans votre discours quelque chose qui ne colle pas. Vous ne voulez pas prélever 13,20 euros à un individu qui dort dans un hôtel cinq étoiles, mais vous acceptez de prendre 12 euros à un jeune qui vient de banlieue. Où est la logique ? Qui défendez-vous ? Nous devons avoir le débat jusqu'au bout, mais l'adoption de cet amendement de suppression ne le permettra pas.