Encore une promesse non tenue, ce qui ne peut qu'indigner le groupe LIOT comme les auteurs de cette proposition de loi. Le dossier de candidature de Paris aux Jeux olympiques 2024 indiquait que les transports en commun seraient gratuits pour tous les détenteurs de billets ; on nous annonce maintenant une envolée des tarifs pour cet été. Un grand nombre d'usagers pâtiront de cette flambée, à commencer par les Franciliens, nombreux, qui n'ont pas d'abonnement et pas forcément, dans un contexte d'inflation, les moyens d'acheter à l'avance leurs titres de transport pour un mois et demi. Quant aux touristes, français ou étrangers, ils dépenseront déjà beaucoup pour venir à Paris et s'y loger. L'image de notre pays sera ternie par ce revirement, d'autant que le tarif des transports sera ainsi bien plus élevé que dans les autres capitales européennes.
Seuls les usagers franciliens semblent lucides sur ce qui les attend cet été : ils ne voient pas comment, avec un flux de 800 000 voyageurs quotidiens, les conditions de transport pourraient s'améliorer. Au-delà des cohues et retards excessifs, le niveau de sécurité les inquiète. Les campagnes incitant à télétravailler, à se déplacer en trottinette ou à partir en vacances se veulent pleines d'optimisme ; elles sont, je crois, à côté de la plaque. Imaginer que la majorité des Franciliens pourront changer leurs habitudes cet été est illusoire.
La proposition de loi part d'une bonne intention. Elle permet d'éviter le problème majeur que pose l'augmentation prévue des titres de transport tout en évitant de faire payer aux Franciliens la facture des Jeux olympiques, seuls les touristes en ayant la charge. C'est loin d'être la panacée, puisque ce n'est pas ce qui avait été promis aux spectateurs des Jeux olympiques et paralympiques ; mais c'est un moindre mal.
Notre groupe votera majoritairement en faveur de cette proposition de loi.