Le Comité d'organisation a renoncé à la fin de l'année 2022 à prendre en charge la gratuité des transports, pourtant inscrite dans l'acte de candidature. Les 200 millions d'euros nécessaires au renfort de l'offre seront donc payés par Île-de-France Mobilités. Sa présidente, Valérie Pécresse, a été claire : ce n'est pas aux usagers habituels de payer, mais plutôt aux 500 000 spectateurs qui viendront chaque jour assister aux compétitions.
Le vrai sujet, c'est le manque de soutien de l'État aux transports publics. Le non-respect du planning des chantiers et le déficit de matériel roulant expliquent en partie la demande adressée aux Franciliens de rester chez eux. La dégradation de la qualité de service est réelle, mais largement imputable à la RATP et à la SNCF ; la présidente d'Île-de-France Mobilités rappelle régulièrement ces entreprises à leurs devoirs. L'ouverture à la concurrence pourrait permettre de remédier à cette situation.
Reste la question du financement des transports publics en Île-de-France. L'augmentation de la taxe de séjour pour cibler les touristes est déjà appliquée depuis le 1er janvier ; aller plus loin pénaliserait le secteur hôtelier. L'avenir dira si le doublement du linéaire est compatible avec le gel du prix du passe Navigo dézoné, et ne couvrant que le tiers du prix du service, que vous avez mis en place avec Jean-Paul Huchon : cela a entraîné 300 millions d'euros de déficit par an et rendu nécessaire de trouver de nouvelles recettes, ce que vous reprochez aujourd'hui à la présidente en place. D'autres pistes, comme un prélèvement sur la plus-value immobilière, pourraient être explorées, mais c'est avant tout une fréquentation accrue, grâce à une meilleure qualité de service, qui fournirait les recettes supplémentaires attendues.
On notera que les tarifs en province et dans de grandes villes étrangères sont souvent largement supérieurs : 280 euros pour un abonnement mensuel à Londres, 186 euros à Berlin. La gratuité, mise en place par les socialistes à Montpellier notamment, et par le nouveau ministre des transports Patrice Vergriete à Dunkerque, fait entièrement peser le financement sur les contribuables et les entreprises.
Le groupe LR ne votera pas cette proposition de loi.