Les transports en commun franciliens, aujourd'hui, c'est un enfer : du stress permanent, des retards réguliers, des journées de travail ou de cours perturbées, des rendez-vous médicaux manqués et des familles qui doivent tout réorganiser. Dans ma circonscription, la ligne 8 comme les RER C et D sont une galère quotidienne. Si le service s'est dégradé au fil du temps, le prix, lui, a augmenté : le passe Navigo était à 70 euros en 2016 ; il est à 86,40 euros. Et comme si la situation n'était pas déjà intenable, la Macronie prévoit un cruel cadeau pour cet été : après l'augmentation des prix de l'alimentation et de l'énergie, ce sera 4 euros le ticket pendant les Jeux olympiques et paralympiques. Quelle honte et quel dommage !
Les Jeux auraient dû être l'occasion de promouvoir le sport populaire et de garantir un droit à la mobilité pour toutes et tous. Mais c'est l'inverse qui va se produire. Le préfet de région affirme qu'il ne serait possible d'acheminer les spectateurs des JO « que si tous les autres voyageurs ou presque étaient dissuadés de prendre les transports ». Mme Pécresse décide donc de nous assommer d'une taxe sur les billets, à ajouter aux autres conséquences désastreuses des Jeux, aux jardins ouvriers détruits, aux étudiants chassés de leur logement, aux ouvriers qui meurent sur les chantiers du Grand Paris Express.
Cette proposition de loi se contente d'annuler une énième hausse de prix ; on prend ! Mais c'est surtout pour nous une nouvelle occasion de parler des transports en Île-de-France, indispensables à une vie digne, et qui doivent être au service d'une bifurcation écologique planifiée. Ils sont progressivement ouverts à la concurrence alors que seules 3 % des stations sont accessibles aux personnes à mobilité réduite, et les horaires de travail des conducteurs sont allongés en vertu de la pseudo-compétitivité.
Il y a tant de chantiers à entreprendre ! La gratuité, en particulier, est un horizon possible pour celles et ceux qui en ont besoin : les jeunes, les précaires, les familles monoparentales. Bref, les Franciliens n'en peuvent plus de tant de négligence et d'abandon. Il est temps d'agir. C'est le sens de nos amendements.