Comme dans toutes les rédactions, audiovisuelles ou de presse écrite, les choix sont faits lors des conférences de rédaction. Il y en a plusieurs par jour et l'actualité peut nous amener à modifier la hiérarchie entre deux conférences. Le journalisme est d'abord une affaire de choix. Les critères ne sont pas gravés dans le marbre, la hiérarchie n'est pas décidée à l'avance.
Lorsque la guerre en Ukraine a éclaté, le matin du jeudi 24 février 2022, nous avons annulé l'interview de l'invité politique qui était prévue et pendant quinze jours, tout le reste a été balayé. L'antenne était exclusivement consacrée à l'actualité internationale, au point que nous n'avons pas traité la campagne pour l'élection présidentielle. Nous n'avons pas diffusé le seul meeting du président sortant avant le premier tour : notre choix rédactionnel était de privilégier la couverture de la guerre en Ukraine, et s'y sont ajoutées des contraintes strictes en matière de temps de parole.
Nous avons à faire ce genre de choix au quotidien. Nous privilégions telle ou telle actualité en fonction de ce qui nous semble le plus important à ce moment donné. Depuis une quinzaine de jours, nous consacrons beaucoup de temps d'antenne au conflit agricole mais la dominante de la semaine prochaine sera peut-être internationale ou économique. Une crise politique peut se déclencher, une tempête de neige peut empêcher des millions de Français de se déplacer. Nous faisons de multiples choix au quotidien.