Mon premier souvenir de débat parlementaire remonte à l'an 2000 et à la présentation par Catherine Tasca, alors ministre de la culture et de la communication, du projet de loi sur l'audiovisuel.
En 2005, au moment où la TNT a démarré, les opérateurs historiques occupaient une place de premier plan. L'audience du groupe TF1 lui assurait une certaine hégémonie : je me souviens de l'importance que revêtaient pour les responsables politiques le journal de 20 heures de TF1 et son impact sur l'opinion. Il ne s'agit pas pour moi de stigmatiser le groupe TF1 – que je trouve paradoxalement plus vertueux que d'autres aujourd'hui – mais seulement de souligner son souci majeur, d'abord pour des raisons économiques, de conserver sa part d'audience et surtout son hégémonie. Il avait ainsi beaucoup œuvré à retarder le lancement de la TNT.
Bercés, peut-être, d'illusions, nous étions sincèrement convaincus que la TNT assurerait une plus grande diversité des contenus et plus de pluralisme dans le traitement de l'information et des programmes et, de ce fait, qu'elle servirait la démocratie.
La loi du 14 octobre 2015 relative au deuxième dividende numérique a permis la modernisation de la TNT, autorisant l'attribution des fréquences de la bande 700 MHz, répondant aux préoccupations des opérateurs de télécommunication mobile s'agissant du développement de la 4G et profitant des avancées technologiques des dix années précédentes – je pense en particulier au multiplex, qui permet à chaque chaîne de disposer de son propre canal. Nous renforcions ainsi la diversité du paysage audiovisuel.
Près de vingt ans plus tard, ce paysage a changé, et les phénomènes de concentration des médias n'ont pas épargné la TNT, dont quatre grands groupes possèdent les chaînes. La chaîne Numéro 23, par exemple, appartient désormais au groupe Altice Média, anciennement NextRadioTV.