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Intervention de Danielle Simonnet

Réunion du mercredi 31 janvier 2024 à 15h00
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanielle Simonnet :

Nous avons tous conscience que nous sommes dans un contexte particulier et que les problèmes rencontrés par les éleveurs ne sauraient se réduire à la situation du loup. Il devrait d'abord s'agir de faire face à cette situation, où, du fait du libre-échange et de l'absence de garantie sur les prix, les éleveurs sont les plus faiblement rémunérés.

Considérant l'avis politique dont nous débattons, je pense qu'il faut reconsidérer la façon dont nous vivons en harmonie avec le vivant végétal et animal. C'est un enjeu de biodiversité et de protection de la vie animale. C'est aussi un enjeu écologique et plus globalement de vie en société. Ce projet d'avis politique présente les loups comme un danger pour les êtres humains, ce qui est contestable. Le loup ne représente pas un danger pour l'homme comme l'ont confirmé l'Observatoire du loup et l'Office français de la biodiversité.

Les loups sont essentiels à la biodiversité. Ils participent à la régulation démographique de certaines populations d'animaux, mais également au contrôle de la propagation des maladies.

Aujourd'hui, des dérogations sont prévues par les réglementations européennes afin de prélever les individus les plus dangereux. Une réforme des textes n'est donc pas nécessaire.

Le gouvernement, par le biais du ministère de l'agriculture avait affirmé l'été dernier que le seuil de conservation de l'espèce était atteint en France. Or, plusieurs associations pointent le manque de diversité génétique des populations de loups. Plusieurs associations de défense des animaux accusent par ailleurs les autorités européennes et françaises de partir du postulat que « plus de loups signifie plus d'attaques ». Or c'est faux, le nombre de loups en France a triplé depuis 2017 alors que les attaques n'ont augmenté que de 2 % sur la même période. Il faut donc donner davantage de moyens aux éleveurs afin de renforcer la protection de leur bétail. Cette question est essentielle. Il faut également accorder davantage de moyens au recensement des loups. Un comptage fiable qui devrait permettre de préserver au mieux cette espèce qui est encore en danger.

Notre groupe est défavorable à une révision du statut de conservation du loup en Europe. Ce serait une mesure inefficace et négative pour la biodiversité. J'ajouterai que l'abattage de loups peut être contre-productif car la meute risque d'éclater et de se disperser. En tuant un loup on prend le risque de subir davantage d'attaques. J'espère que notre position aura été bien comprise.

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