Les structures qui ont été présentées répondent immédiatement aux événements, dans l'espace public ou dans les collèges. Notre fédération est également confrontée à l'enjeu d'une réponse immédiate : jusqu'en 2017, nous participions aux cellules de crise. J'ai ainsi intégré celles du 13 novembre 2015 et du 14 juillet 2016. Cela permettait à la Fenvac d'être présente dans les premiers instants, au plus près des familles – par l'intermédiaire des centres d'accueil des familles (CAF) –, et de créer immédiatement des liens avec les victimes, puis de les suivre.
Depuis l'arrivée du président Macron aux responsabilités en 2017, cette possibilité nous a été retirée. Les associations de victimes n'ont plus accès aux listes de victimes. Nous recevons donc ces personnes en deuxième intention. Or, pour accompagner le mieux possible une victime, il faut tisser des liens avec elle dès le départ. Sinon, faute de conseils, elle peut prendre de mauvais chemins et se perdre dans les méandres administratifs et judiciaires. Hier encore, en marge du procès de Trèbes-Carcassonne, des victimes du Super U m'ont confié qu'elles n'avaient pas été suivies comme elles auraient dû l'être et que de nombreuses personnes étaient restées sans relais.
L'immédiateté, le matériel, dont on a beaucoup parlé à l'époque des attentats, sont indispensables. Nous participons pleinement à cet accompagnement citoyen. Si nous n'utilisons pas les techniques de réanimation – nous pourrions toutefois être formés –, nous accompagnons les familles de victimes. Je l'ai vu à l'École militaire, le lendemain du 13 novembre, il s'agit véritablement de situations de crise. Je vous remercie donc de nous donner l'occasion de nous exprimer sur ce thème.